Curiosité de la lectrice qui, chaque année, à la veille des vendanges, ouvre le nouvel opus de la collection Nothomb...
Excitation aiguë de la champenoise qui, depuis toujours, vit par, et pour, le champagne...
Confrontation d'expériences, de sensations, entre "convignes" habitées par la bulle, la belle, la lumineuse, la virevoltante, la fine, la délicate.. Muse ou fée ?
Je me lance. Très vite, page 8, je m'arrête. Amélie Nothomb écrit :
"Rien ne me désole plus que ces gens qui, au moment de goûter un grand vin, exigent de "manger un truc" : c'est une insulte à la nourriture et plus encore à la boisson. "Sinon, je deviens pompette", bredouillent-ils, aggravant leur cas. J'ai envie de leur suggérer d'éviter de regarder de jolies filles : ils risqueraient d'être charmés.
Boire en voulant éviter l'ivresse est aussi déshonorant que d'écouter de la musique sacrée en se protégeant contre le sentiment du sublime.
Donc j'ai jeûné. Et j'ai rompu le jeûne avec un Veuve Clicquot. L'idée était de commencer par un bon champagne, la Veuve ne constituait pas un mauvais choix.
Pourquoi du champagne ? Parce que son ivresse ne ressemble à nulle autre. Chaque alcool possède une force de frappe particulière; le champagne est l'un des seuls à ne pas susciter de métaphore grossière. Il élève l'âme vers ce que dut être la condition de gentilhomme à l'époque où ce beau mot avait du sens. Il rend gracieux, à la fois léger et profond, désintéressé, il exalte l'amour et confère de l'élégance à la perte de celui-ci. "
Amélie m'inspire...
Perchée dans les sommets, je déplore que le flacon le plus proche ne soit trop loin, m'obligeant à m'extirper de mon cocon pour en savourer le nectar.
Je décide de reporter l'expérience au lendemain.
Juste un coup d'oeil furtif à la lune, joliment ronde... La lecture peut continuer.
Pétronille > le nouveau roman d'Amélie Nothomb.
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