La balade du dimanche soir... Pas un chat dans le centre ville, Block Party, nostalgie ?

Ce dimanche soir, dans les rues du centre-ville de Reims, pas un chat. La Block Party est finie depuis belle lurette. Le grand rassemblement a eu lieu la semaine passée. 

Rien a se mettre sous la dent, à défaut, je vous raconte ma dernière sortie qui vaille ? 

Ce dimanche 30 août, à l'heure de la balade, les chats avaient investi la place depuis quelques heures déjà.   

Les chats, c'est lui, enfin Velours, c'est en partie lui, Arnaud.

Je le rencontre sur les pavés du Forum, lieu de prédilection du félin quand il n'est pas perché. Farid alias "Monsieur Lou"(cf notre article sur le restaurant Chez Lou de la rue de Pouilly) fait les présentations. Je m'assieds à même le sol. A quoi bon faire des manières. Arnaud a grand besoin d'une pause. Il n 'a pas chômé depuis le matin, la troisième Block Party que son association Velours organise, connaît un franc succès. Le soleil écrasant n'y est pas pour rien. La rentrée est proche. Chacun compte les dernières heures de détente, de liberté. Liberté le mot est lâché ! 

La culture urbaine qui s'en nourrit et la revendique me dépasse un peu, je l'avoue.  
Arnaud comprend mon désarroi. Il se lance. 

Nous voilà partis aux Etats-Unis, à la fin des années soixante. La Bloc Party vit ses premières heures dans les quartiers pauvres de New York. Les Jamaïcains du Bronx cherchent à s'évader, la musique joue le rôle d'échappatoire. Des murs d'enceintes au milieu des barres d'immeubles, des sons qui s'enchaînent, des paroles qu'on égrène. Les DJ assurent la musique, c'est le début du mix, tandis que d'autres "toastent" sans discontinuer. Le Hip Hop est né.  

Le Hip Hop, c'est une culture à part entière : langage (le verlan), look (Van's, baskets, slims, casquettes...), musique (rap, Djing, break dancing, beatboxing, art visuel (graffiti, cellograph, inventé à Reims d'ailleurs ! ...). 

Pour nos jeunes urbains, alors que tout pousse à voir le monde façon "bad world", la culture Hip Hop prend des allures de révolution : scander en rythme et en mots son regard sur la vie, sa soif de liberté, privilégier la communion, la mise en commun des talents, exprimer par le dessin, sur des murs tristes, une vision graphique et colorée du monde.  

Arnaud m'invite à voir. Ouvrir les yeux, déambuler, m'imprégner. Sur cette ancienne place des marchés, tous les modes d'expression de la culture urbaine s'expriment. Leur cohabitation avec des édifices historiques comme l'Hôtel le Vergeur, construit au XVe siècle, et les façades art déco de la reconstruction, resplendit. Chacun sublimant l'autre.  

Un chat bleu passe... Romain Préside l'association. Il n'en revient pas d'un tel succès. Des jeunes, mais aussi des familles, sont au rendez-vous. Le brassage culturel et générationnel opère ! Les 60 personnes engagées dans l'aventure sont largement récompensées. Un heureux présage pour la biennale qui s'annonce au printemps 2016.  

Ambiance bon enfant. La culture urbaine, insolite dans ce qu'elle montre de nouveau, talentueuse dans ses expressions, me surprend agréablement. 

Il y a 71 ans, jour pour jour, les chars américains entraient dans la cité. Ce dimanche là, c'est un souffle libérateur venu d'Amérique lui aussi, qui fait vibrer les murs du Forum et frissonner la ville toute entière.                                 

Je m'éloigne en jetant un dernier regard aux skaters. Un penchant pour la glisse, sur l'eau comme sur le bitume ? On ne se refait pas.  

Velours, tissu musical > Association pour le développement culturel, oeuvrant notamment dans le secteur des musiques actuelles. Aussi dans l'organisation d'événements liés aux pratiques artistiques urbaines. 

http://velours-asso.com/