Je n'ai pas la réponse.
Le guide, lui, préfère ne pas dire combien... Combien de marches à grimper jusqu'au sommet.
De toutes les façons, aveuglé par la curiosité et l'impatience d'atteindre son but, le groupe se lance souvent bille en tête dans l'ascension. Il ne songe que rarement à lui demander.
La première fois, j'ai fait comme les autres, attirée par l'escalier étroit, en colimaçon. J'ai entrepris la montée sans réfléchir et rapidement j'ai compris que là, serait mon marathon du jour.
A Reims, il n'y a qu'une ascension qui vaille. Celle des tours de la cathédrale Notre-Dame.
La pleine saison est ouverte. La météo est favorable. Lancez-vous. Et avouons-le, pour les croyants comme pour les autres, il y a du mystique dans cette suprême élévation.
A 40 mètres au dessus du sol, vous n'êtes qu'à mi-hauteur, vous n'irez pas plus haut. Cela suffit amplement pour observer enfin, la terrasse très privée de vos voisins, admirer le collège de vos enfants, traquer les clochers, apprécier le savant tracé des axes de la ville.
Vous comprendrez les choix architecturaux de la reconstruction et par beau temps, vous verrez même miroiter le stade, là devant vous !
Vous grimperez pour saluer les rois, bien alignés dans leur galerie. Au centre, Clovis et son épouse Clothilde : hommage au célèbre baptême par l'évêque Remi, le sacre originel. De part et d'autre, une impressionnante statuaire de couronnés, des représentations symboliques car difficile de prédire le visage de ceux qui viendraient se faire sacrer en la cathédrale au fil des siècles. Ils auraient été 27 ?!
Vous monterez pour avoir le vertige devant tant de beauté et de génie.
Oui, quelle idée géniale de l'architecte rémois Henri Deneux chargé de reconstruire, avec peu de moyens et si peu de bois, la charpente de l'édifice, détruite par le feu lors de la première guerre mondiale. Son oeuvre : une charpente de béton, jeu de construction monumental, relevant du Lego et du puzzle, où chaque pièce est unique et numérotée.
Vous cheminerez le long des toits, suivrez un passage très étroit courageusement, sans broncher, pour aller au devant des gargouilles.
Vous admirerez la riche statuaire, parfois cruellement blessée par l'histoire ou l'érosion. Parfois sauvée par les artisans qui se succèdent au chevet de la belle, depuis plus de 800 ans.
Vous mesurerez le travail minutieux et dangereux de ces hommes, sculpteurs, tailleurs de pierres, maîtres verriers, couvreurs... Quatre générations pour construire, combien d'années passées depuis pour entretenir et rebâtir ?
La chance est avec vous, le carillon retentit. Vous vibrez ? Les cloches les plus anciennes, détruites durant la guerre 1914-1918 n'ont jamais été restaurées.
Une étincelle dans le bleu du ciel ? Regardez ces ornements, fleurs de lys royales récemment redorées !
Vous grimperez l'escalier de pierre, sans tapis rouge, ni tralala. Et comme souvent, arrivés tout en haut, vous vivrez le plaisir de vous sentir puissants, comme des maîtres du monde... Et à la fois, si peu de chose, blottis au creux des tours de cette merveille gothique.
En amorçant la descente, vous entendrez sûrement vos voisins de cordée compter à voix haute, pour rythmer leurs pas, pour faire durer le plaisir et pour vérifier...
La visite des tours de la Cathédrale de Reims > Du 15 mars au 5 mai et 9 septembre au 31 octobre, visites les samedis à 10h, 11h, 14h, 15h et 16h ; visites les dimanches à 14h, 15h et 16h.
Fermé du 1er novembre au 14 mars et le 1er mai.
Tarif > 7,50 €. Gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans. Autres gratuités et tarifs groupes : renseignements au Palais du Tau. Tél. : 03 26 47 81 79.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire